La peur

La peur

« Le cri » – Edvard Munch

Voilà quelques temps que j’avais envie de vous parler de ce thème mais par peur, peut-être ou surement d’ailleurs, je n’arrivais à passer le cap. Pourquoi parler de peur me direz-vous dans un blog où tout tourne autour du yoga. Et bien une des raisons d’aborder ce thème me vient probablement de mon inconscient. Je me lance actuellement de nouveaux défis aussi bien professionnel que personnel. Et lorsqu’on se lance de nouveaux défis ou que l’on sort de sa zone de confort, les peurs, quelles qu’elles soient ressurgissent. En effet, la peur est une émotion que peu de gens voire personne ne peut prétendre ne jamais l’avoir ressenti.

Mais pourquoi ce mécanisme se met-il en place lorsque nous nous dirigeons vers l’inconnu ? Quels comportements adoptons-nous face la peur ? Comment le yoga nous aide-t-il à gérer nos peurs ?

Qu’est-ce que la peur en yoga ?

Selon Patanjali la peur représente une des 5 causes de souffrance (les Kleshas) sous le nom Abhinivesha en sanskrit et qui signifie « l’angoisse de la mort ». La perception de la mort entre Orient et Occident diffère. D’un côté on considère le corps comme une enveloppe et la vie sur Terre comme une simple période. De l’autre, nous nous identifions à ce corps auquel nous nous attachons plutôt qu’à l’âme dont la nature est éternelle et infinie. L’ignorance, aller vers l’inconnu source de nos peurs serait donc la première cause de souffrance selon Patanjali.

Qu’est-ce que la peur en général ?

La peur fait partie de notre palette d’émotions tout comme la joie, la colère, la tristesse ou le dégoût. Sous un angle positif la peur reste une réaction saine qui nous alerte d’un danger. Elle va mobiliser le système nerveux autonome : notre rythme cardiaque ainsi que notre respiration vont s’accélérer et notre flux sanguin va se diriger vers le haut de notre corps pour alimenter notre cerveau. Durant ce phénomène nous allons sécréter de l’adrénaline, de la noradrénaline et du cortisol. Le cortisol responsable de notre stress au quotidien mais indispensable pour passer à l’action face à un danger.

Cependant la peur omniprésente induit l’inquiétude, l’anxiété et laisse place à l’anticipation négative. Autrement dit laisse place à l’ensemble de ces scénarios catastrophes que nous imaginons et qui n’arriveront probablement jamais mais qui nous empêchent d’agir.

Quels comportements adoptons-nous face la peur ?

Face à la peur, notre réaction de survie se manifeste de trois manières différentes que l’on peut adopter selon les situations qui se présentent à nous :

  • la sidération se produit en situation extrême, comme lors des attentats ou encore lors d’agressions physiques ou sexuelles entre autres. A ce moment-là, le cerveau, loin d’être paralysé, se met en hyperactivité.
  • la fuite : si je reviens à mon projet que j’évoquais au début de cet article, j’éprouve encore la peur de ne pas être capable, d’être dépassé, de le juger trop difficile pour moi. Ces peurs m’assaillent suivant les obstacles qui que je rencontre (exemple : projet à trois puis seule)
  • l’attaque : à contrario malgré la menace ressentie et l’inconfort que cela engendre, je décide de les affronter pour mener à bien mon projet. Par contre j’ai compris que je ne devais pas réaliser mon projet coûte que coûte mais rester connecter à mon cœur afin de savoir si je suis toujours dans la bonne direction ou bien si je dois revoir mon cap.

La peur est donc une émotion engendrée par la menace d’un mal ou d’une douleur imminente, accompagnée par un désir de l’éviter ou d’en échapper, et d’anticiper sa propre sécurité. Seule la situation que vous vivrez, déterminera votre réaction face à ce que votre mental va interpréter comme un danger. Certaines personnes peuvent faire face bravement aux obus et aux tirs sur le champ de bataille, mais ils craignent la critique et l’opinion publique. Certains peuvent faire face sans peur à un tigre, mais ont peur du scalpel du chirurgien.

Moi et mes peurs : partage d’expériences

Je vous partage ici, pour chaque type de réaction à savoir la sidération, la fuite et l’attaque, mon expérience personnelle.

  • l’état de sidération, que je considère comme le ressenti le plus extrême de la peur, je l’ai éprouvé le jour où l’on m’a annoncé que mon frère s’était suicidé. A cet instant, mon corps a mis en place comme une autoprotection. Il a agi comme un ordinateur attaqué par un virus. Des données de mon cerveau se sont effacées. L’écran noir est apparu emportant avec lui tout un tas de données, de souvenirs et ma mémoire en a été énormément affecté. Cette peur reste la plus intense, elle tétanise. D’ailleurs pendant des années j’avais cette sensation d’être en dehors de mon corps et d’observer ce que mon corps faisait, en me disant je l’ai fait mais de manière automatique. J’étais en mode pilotage automatique. Voilà en ce qui concerne mon expérience face à la sidération liée à la peur de mourir de chagrin.
  • la fuite quant à elle, me semble la réaction la plus simple à mettre en place. Elle consiste à contourner un obstacle. Je l’ai pratiqué et je la pratique encore. Par exemple, ces dernières semaines, ma peur de demander de l’aide me fait procrastiner. Je souhaite recueillir des témoignages de mes élèves sur les bienfaits qu’ils ressentent lors de mes séances mais cela me coûte de leur demander pour différentes raisons : la peur de les ennuyer, la peur de leur retour peut-être aussi, etc.
  • l’attaque quant à elle, je la mets en pratique ici en écrivant cet article. Je dépasse ma peur du jugement en vous partageant mes expériences personnelles comme celle de ne pas vous intéresser ou encore de m’exposer et de montrer ma vulnérabilité.

Comment le yoga nous aide-t-il à gérer nos peurs ?

Pour dépasser ses peurs le passage à l’action semble indispensable. En effet l’action permet de construire les marches de cet escalier qui va nous aider pas à pas à accéder à l’inconnu. Le yoga nous invite d’ailleurs à passer à l’action avec les Asanas (postures), les Pranayamas (respiration), et la méditation et ainsi découvrir qui nous sommes réellement et la nature du monde qui nous entoure. D’autres pratiques comme la cohérence cardiaque ou la sonothérapie favorise le retour au raisonnement logique, à la pleine conscience de l’instant présent

Cliquez sur les images pour pratiquer ces courtes méditations !

Par conséquent, le fait de changer notre perception du monde et de nous-même nous permet ainsi de vaincre nos peurs grâce au Yoga.

Défi

Comme je viens de relever le défi de vous partager cet article, de dépasser ma peur d’être jugée, j’ose à mon tour vous lancer un défi !

Je vous invite à observer les peurs qui vous assaillent en ce moment ? Et quelle attitude comptez-vous adoptez vis à vis de vos peurs ?

Pratique pour dépasser ses peurs par ici ! (pour moi encore une autre façon de dépasser ma peur du jugement, c’est ma première vidéo youtube :-))

J’ose également vous demander de me partager votre expérience face à vos peurs et j’accueillerai sans jugement et dans la bienveillance tous vos commentaires ! J’ai hâte de vous lire !

Namasté ? Véronique

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