Satya ou ne pas mentir

Satya ou ne pas mentir

 

Yama n°2, Satya ou ne pas mentir aborde le mensonge. Et lorsque le moment arrive de traiter du thème du mensonge ou si vous préférez de ne pas mentir, notre mental s’emballe vite pour classer ce thème en deux catégories, les PETITS mensonges et les GROS mensonges. Comme si les petits mensonges se rapprochaient, voire s’apparentaient à la vérité. Toutefois nous n’allons pas nous voiler la face, un petit mensonge reste un mensonge !

Alors comment définir le mensonge, la vérité ? Mais également pourquoi mentons-nous ? Ou encore quelles réflexions le yoga suggèrent-il ? Et enfin comment pratiquer Satya ?

 

Qu’est-ce que le mensonge ? Qu’est-ce que la vérité ?

Mentir consiste à ne pas dire la vérité.

Se dire la vérité c’est voir les choses telles qu’elles sont. Dire la vérité consiste à dire les choses selon sa réalité, or nous avons tous une réalité différente. Tout est une question de perspective, et toutes les vérités existent en même temps.

Exemple : vous pouvez pratiquez une séance de yoga et vivre la séance de manière complètement différente de votre voisin ou voisine. Vous vivez donc pendant la séance votre réalité en fonction de vos ressentis, de la journée ou des événements que vous venez de vivre, de votre passé, du moment présent… . Vous vivez votre vérité et votre voisin ou voisine vit sa réalité, sa vérité. Est-ce que cela signifie que vous détenez la vérité et que les autres ont tort ? Non, cela signifie juste que tout le monde a raison !!!!

 

Qu’est-ce qui nous pousse à mentir ?

Souvent le mensonge ou ne pas dire sa vérité cache des peurs, même si nous mentons sans nous en rendre compte. Le mensonge peut cacher la peur de blesser quelqu’un, la peur de ne pas être aimé, de ne pas avoir raison, d’être nul, d’être incompétent, d’être faible…Car dans nos schémas mentaux, plutôt binaire bien/mal, la personne qui a raison représente la personne qui a le pouvoir, qui développe l’autorité. Donc si e n”ai pas raison, est-que je perds mon pouvoir, ma crédibilité ?

 

Principe de Satya

Satya signifie ne pas mentir, franchise, vérité. Patanjali écrit ceci dans « Les yogas Sûtras » :

« Quand nous sommes fermement établis dans le respect de la vérité, nos actions sont naturellement couronnées de succès » (Aphorisme II-36)

Mentir ou ne pas dire SA vérité, reviens à me conformer à la vérité de quelqu’un d’autre. Et selon Satya je suis en train de mentir, de me mentir.

Lorsque nous n’osons pas dire la vérité, dans la bienveillance bien sûr, cela signifie parfois que nous préférons nous cacher derrière le rôle que notre entourage nous a attribué. Ceci afin de vouloir correspondre à ce qu’ils pensent de nous ou bien encore à l’image de ce que nous pensons devoir être. Nous agissons de la sorte par peur de ne pas être assez ou de devoir être plus…

Rester silencieux ou ne pas exprimer notre vérité, nous fait perdre de notre lumière intérieure. Ainsi cela nous amène à remplir nos besoins (physiologique, sécurité, appartenance, estime de soi, épanouissement) par des choses extérieures, l’énergie n’est pas dirigée au bon endroit et nous en perdons beaucoup !

Si nous exprimons notre vérité, nous devenons des êtres authentiques !

 

Satya ou ne pas mentir hors tapis

Avant toute chose prendre conscience de ses mensonges (petits ou gros) et donc de ses pensées envers soi-même et envers les autres ? Les observer, sans jugement, et se poser la question suivante : est-ce qu’elles sont vraies ? Procéder de la même manière pour ses paroles et ses actions

Puis observer l’alignement qui existe entre ses pensées, ses paroles et ses actions, toujours avec beaucoup de bienveillance et sans jugement 🙂

Nous devenons une personne fiable, en accord avec nous même lorsque nos pensées, nos paroles et nos actions sont alignées. Donc pour ne pas mentir il faut devenir une personne fiable.

Que se passe-t-il si je ne tiens pas mes engagements envers moi-même ou envers les autres ? J’altère ma relation avec les autres, je perds ou j’érode leur confiance en moi et en nous. En restant dans la bienveillance, s’interroger sur ce que JE peux changer pour améliorer la situation.

Que se passe-t-il quand je respecte les engagements que je me suis fait envers moi-même ? Et bien je me sens porté par une énergie positive. Je fais le choix d’honorer mon temps, ma présence et mon importance comme lorsque je prends rendez-vous chez le médecin.

Toutefois si j’éprouve à tenir mes promesses, peut-être est-ce parce qu’elles sont trop grosses ? Je peux alors réduire la grosseur de mes promesses pour pouvoir dire la vérité à moi-même et aux autres, pour développer ma confiance en moi-même et envers les autres.

Adopter cette discipline envers nous-même nous permet de l’attendre des autres. Souvent nous voulons que les autres nous respectent, nous voulons être important pour les autres, qu’ils tiennent compte de nous mais cela commence d’abord par soi, se respecter, être important pour soi.

Toutefois, n’oublions pas que toute vérité n’est pas bonne à dire si elle porte préjudice à autrui. Cela cesse d’être Satya (la vérité) et devient Ahimsa (nuire). Il est préférable dans ce cas de se taire.

 

Pour savoir si la vérité vaut d’être dite faire le test des 3 passoires de Socrate, en se posant les questions suivantes :

  • ce que je sais est-il est vrai et l’ai-je vérifié par moi-même ?
  • cela va-t-il faire du bien à la personne qui le reçoit ou à la personne dont on parle ?
  • est-ce que c’est utile que je le sache ? est-ce utile à la personne dont on parle que je le sache ?

Avant de dire la vérité, on regarde si cette vérité est violente, si on n’est pas dans un contexte de compassion. Dans ce cas-là mieux vaut ne pas dire la vérité !

 

SATYA  ou ne pas mentir sur le tapis 

Dans sa pratique, il est important de se rappeler les Yamas, principes de base du Yoga. Les deux premiers de ces principes sont Ahimsa : la non-violence et Satya : la vérité. Les deux principes sont liés dans un fragile équilibre.

En déroulant votre tapis, vous vous retrouvez face à vous-même. Vous pouvez choisir d’ignorer vos ressentis et pratiquer simplement comme une activité physique. Ou bien choisir de pratiquer en conscience de mes ressentis physiques, psychologiques et de tenir compte de mes observations.

Par exemple, suis-je bien aligné ?  Mon poids est-il également réparti ?  Ces questions (et bien d’autres) devraient apporter des réponses appropriées.  De plus, lorsque j’ai observé une faiblesse, une asymétrie, quelle est mon attitude ?  Ne rien changer ou bien ajuster ou corriger ?

Faire cette gymnastique de l’esprit demande de la fermeté et de la volonté pour changer.  Le Yoga nous aide à développer cette résolution. Comme Ahimsa, Satya est source de transformation intérieure. Il apporte la paix, la clairvoyance. Développons notre authenticité en toute bienveillance !

 

Laisser un commentaire

Aller au contenu principal